Voici l’ex maquette Reheat en résine (au 1/12e ?) représentant l’astronaute Alan B. Shepard lors de la seconde EVA (Extra-Vehicular Activity = sortie sur la Lune) d’Apollo 14, au moment précis où il frappa un beau swing avec un fer n°6 en pesanteur lunaire.
Rappelons pour la petite histoire que Shepard, à la suite d’une promesse faite à son père, se fit fabriquer dans le plus grand secret un fer n°6 qui soit adaptable au bout de l’un des manches d’outils embarqués par l’expédition. Personne, à la NASA n’était au courant.
Le 2 Février 1971 (j’étais devant la télé, je m’en souviens !) à 135h09mn de temps de mission écoulé (MET), à la fin de la seconde sortie sur le sol lunaire, il sortit le fer et deux balles de sa poche et devant les contrôleurs de Houston médusés, il essaya un premier swing. La balle ne bougea pas trop car il était gêné par sa combinaison et ne pouvait tenir le « club » que d’une main. Au deuxième essai la balle partit « miles and miles and miles » (ses propres paroles à la radio).
Pour ne pas être en reste, Edgar D. Mitchell, à côté de lui, se saisit d’un manche d’outil et effectua un magnifique lancer de javelot.
Ainsi eut lieu la première compétition sportive extra-terrestre.

J’ai reçu cette (très bonne) copie chinoise sans notice de montage et sans décals.
Pour le montage, pas de problème à condition de savoir où coller les bras et les jambes !
La seule difficulté est la mise en place des 5 tuyaux reliant le PLSS à la combinaison : bien que finement reproduits, ils ne se placent pas bien car ils doivent se chevaucher… et il n’y a pas la place sous les bras de l’astronaute.
J’ai donc un peu triché en modifiant leur forme (après avoir trempé la résine dans l’eau chaude) et diminué leur épaisseur sous les bras pour qu’ils puissent tous passer.

J’ai dû refaire certaines pièces :
- Le câble d’alimentation de la caméra (sur l’épaule droite) avec un fil de fer,
- L’antenne fouet sur le PLSS (plastique étiré à la flamme)
- Le manche du « club » (tige de plastique Evergreen de 1,2mm avec des anneaux en fil de laiton de 0,5mm.
- La balle de golf (manquante dans le kit) avec la tête d’une épingle décorative.

Les poches fixées sur la combinaison de Shepard ne correspondent pas tout à fait avec celles qu’il a porté sur la Lune, mais j’ai décidé de ne pas les refaire, mon projet initial était de m’exercer sur une maquette simple (ma première figurine !).
Après une bonne dose de mastic à la jointure des pièces, application d’un apprêt blanc pour résine (Mr Hobby), puis peinture générale à l’aérographe avec un blanc Tamiya acrylique (XF-2) coupé de gris neutre (XF-19) à 4% pour restituer l’effet d’échelle.
Peinture des détails avec des acryliques Tamiya, Gunze et des couleurs métallisées ModelMaster.

La partie solide du casque est peinte en Insignia White (le blanc brillant légèrement crème de l’USNavy, la couleur d’origine).

Le « sol » est peint à l’aérographe avec des nuances acryliques de gris et de brun.

Après la peinture, j’ai procédé aux salissures de poussière lunaire. J’ai trouvé une photo des combinaisons prise dans le LEM qui montre bien à quel point elles étaient « sales » après une ou deux EVA.
J’ai procédé avec de la poudre «suie» du kit «weathering master» de Tamiya. Passée avec un applicateur en silicone spécial l’effet me paraît très réaliste. Pour le sol, j’ai ajouté de la poudre «rouille» dans les traces de pas.
Ensuite venaient les décals. Ils étaient absents du kit et ce n’était pas plus mal car la planche originale comportait des erreurs.
J’ai donc épluché les photos de la mission Apollo 14 pour déterminer les inscriptions présentes sur la combinaison de Shepard.
Dans les dossiers techniques du PLSS je suis tombé sur la liste des inscriptions que j’ai pu reproduire dans mon logiciel de dessin préféré.
Après, il suffisait d’imprimer une mini-planche de décals avec mon imprimante spéciale ALPS MD-5500 et hop !


Pour terminer, le morceau de bravoure : la visière.
Lors de son swing, Shepard se tenait le dos au LEM et face au soleil et à la caméra.
Il avait baissé sa visière pare-soleil dorée qui réfléchissait la lumière pour voir la balle.
Rien à voir avec la fameuse photo d’Aldrin avec le reflet d’Armstrong dans sa visière : il n’avait pas baissé son pare-soleil.
Le chalenge était d’obtenir cette couleur or « miroir ». J’ai essayé les peintures acryliques, les enamels, les peintures métallisées et la dorure liquide pour ébéniste… tout ça sans succès (eh oui… perfectionniste).
Au final l’idée s’est faite évidente : pourquoi ne pas utiliser… de l’or comme sur l’original ?
Et je me suis souvenu qu’il me restait quelque part une pochette de feuille d’or fin pour travaux de dorure.
Et hop ! Un polissage de la visière, suivi de l’application d’une couche de miction (une colle spéciale pour les feuilles d’or –autrefois du blanc d’œuf, à présent une résine acrylique qui reste collante 48h) et enfin, le lendemain, application de ces délicates feuilles d’or.
Et devinez quoi ? Succès complet : j’avais « ma » couleur !

L’ensemble est monté sur un socle en chêne massif (ma « marque de fabrique ») traité à l’huile.
De plus la forme anguleuse et en bois rappelle l’esthétique des mobiliers Américains des années soixante.
Une plaque en laiton « maison » réalisée en photo découpe complète ce joli petit modèle réalisé en une douzaine d’heures.
